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Reconnaître l’énurésie nocturne de l’enfant

L’énurésie se manifeste par une émission d’urine non maîtrisée de l’enfant. Il s’agit d’un trouble du contrôle des sphincters de la vessie qui survient le plus souvent la nuit, pendant le sommeil. Plusieurs facteurs favorisent ces mictions involontaires.

QU’EST-CE QUE L’ÉNURÉSIE NOCTURNE ?

Votre enfant mouille son lit : à quel âge s’inquiéter ?

L’énurésie, aussi appelée « pipi au lit », désigne une miction répétée, involontaire, incontrôlable, inconsciente et le plus souvent nocturne.

L’enfant urine, pendant son sommeil, complètement (il vide complètement sa vessie) sans être réveillé par le besoin et donc sans s’en rendre compte. Dans la journée, il urine normalement.

L’énurésie survient chez des enfants à un âge où le contrôle des sphincters est acquis, c’est-à-dire après l’âge de cinq ans. C’est un trouble du contrôle de la vessie qui, par ailleurs, fonctionne normalement.

Lorsqu’elle n’est associée à aucun autre trouble urinaire, l’énurésie guérit le plus souvent spontanément. Cependant, l’énurésie doit être prise en charge car elle retentit sur la vie de l’enfant et de sa famille entraînant une baisse de l’estime de soi pour l’enfant et des perturbations de la vie familiale et sociale.

Comment l’enfant acquiert-il la propreté et à quel âge ne fait-il plus pipi au lit ?

L’acquisition de la propreté prend du temps et d’importantes variations dans le contrôle de la propreté existent d’un enfant à l’autre.

Au cours de la première année, l’action d’uriner est un réflexe non contrôlé, déclenché par la pression de l’urine, au-delà d’un certain seuil, dans la vessie. Un nouveau-né urine en moyenne 12 fois par jour !

Entre 15 et 18 mois, l’enfant peut dire à ses parents s’il est mouillé. C’est le premier signe du contrôle sphinctérien.

Entre deux et trois ans, l’enfant apprend vite où et quand il doit uriner et il peut être propre pendant la journée. La commande volontaire du sphincter de la vessie se met en place et progresse.

 

Entre trois et quatre ans, l’enfant contrôle ses mictions à tout moment et la propreté nocturne est acquise. L’enfant peut, en principe, dormir en toute sécurité. En cas d’envie, il contracte volontairement le sphincter et les muscles du périnée.

À trois ans, 15 à 20 % des enfants ont acquis la propreté nocturne, et 90 % à cinq ans.

L’énurésie : un problème fréquent et qui peut durer

Le pourcentage d’enfants présentant une énurésie nocturne baisse avec l’âge :

  • 11 % des enfants entre 5 et 7 ans ;
  • 2 à 3 % à l’adolescence.

Ne plus faire pipi au lit, un apprentissage sur plusieurs années

L’acquisition du contrôle du sphincter de la vessie dépend du développement physique et psychologique de l’enfant, mais aussi de son éducation. Le rôle des parents et des professionnels de la petite enfance est important dans l’acquisition de la propreté.

LES DIFFÉRENTES FORMES DE L’ÉNURÉSIE NOCTURNE

L’énurésie peut se présenter sous différentes formes. Elles ont toutes en commun une émission d’urine non maîtrisée :

L’énurésie est primaire si elle n’a pas été précédée par une période où l’enfant a été propre pendant au moins six mois. C’est la forme la plus fréquente. Elle représente 75 % à 85 % des cas d’énurésie.

L’énurésie est secondaire s’il y a eu une période où l’enfant a été propre pendant au moins six mois. Elle débute habituellement entre cinq et sept ans.

L’énurésie nocturne de l’enfant peut être :

  • régulière avec des fréquences plus ou moins élevées ;
  • irrégulière ;
  • intermittente avec de longues périodes sèches ;
  • épisodique, si elle reste un accident isolé.

« PIPI AU LIT » DE L’ENFANT : QUELLES SONT LES CAUSES ?

Divers facteurs interviennent dans la survenue de l’énurésie nocturne.

L’énurésie nocturne primaire

Elle est favorisée par :

  • un retard dans le processus naturel de maturation du sphincter de la vessie. Le trouble disparaît souvent lorsque ce retard est rattrapé ;
  • une production trop importante d’urine au cours de la nuit (polyurie nocturne) due à une baisse de production de l’hormone anti-diurétique ;
  • une vessie plus petite que la moyenne ;
  • des facteurs génétiques. Dans 30 à 60 % des cas, il existe d’autre cas dans la famille (père, mère, frères et sœurs, etc.) ;
  • des difficultés de réveil nocturne. L’enfant énurétique dort bien et, en comparaison avec les autres enfants, il se réveille plus difficilement en milieu de nuit ;
  • des facteurs médicaux autour de la naissance (prématurité, etc.) ;
  • un trouble avec déficit de l’attention et hyperactivité.

L’énurésie nocturne secondaire

Elle peut être :

  • le signe d’un passage régressif ou d’un élément dépressif, en relation avec un événement : naissance d’un nouvel enfant, départ d’un proche, maladie dans la famille, stress traumatique, échec scolaire ;
  • accompagnée de ronflements, d’un sommeil agité avec des pauses respiratoires dans l’apnée du sommeil ;
  • associée à une polyurie (urines anormalement abondantes) et révéler un diabète de type 1.

 

*Ce contenu a été construit par :

  • le docteur Laurence Rinuy, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
  • le docteur Myriam Boivin, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
  • le docteur Jean-François Laurent, pharmacien-conseil à l’Assurance Maladie.

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